Le 24 juin, la Cour suprême des Etats-Unis a révoqué l’arrêt Roe VS. Wade qui garantissait au niveau national le droit à l’IVG, depuis 1973. Elle a offert une soi-disant « liberté » aux 50 États de juger de la légalité ou de l’illégalité de l’IVG sur son territoire. Une liberté aux réactionnaires de tous bords d’annihiler celles des femmes. Dans la nuit du 24 juin, 7 états ont interdit l’IVG. 7 autres en prennent le chemin …Dans ces états, une femme qui ferait le choix légitime d’avorter, risque 15 ans de prison. Les états sont donc libres d’emprisonner des femmes pour avoir disposé de leur corps.

La FSU dénonce ce recul historique et nous sommes là ce soir pour apporter notre soutien au peuple états-unien et à toutes les femmes qui se soulèvent contre cette décision réactionnaire et dangereuse.

Dangereuse, parce que les avortements clandestins provoquent, dans le monde, des mutilations graves chez des milliers de femmes et la mort d’une femme toutes les 9 minutes.

Réactionnaire, parce que cette révocation, c’est l’abolition d’un droit conquis il y a moins d’un demi-siècle.

Alors oui, nous sommes ici ce soir pour soutenir les femmes outre-atlantique, et toutes les femmes à qui le droit à l’IVG est refusé. Mais nous sommes là aussi pour défendre ce droit.

Parce que ce n’est pas seulement de l’autre côté d’un océan ou d’une mer que ce droit n’existe pas ou plus. En Pologne, l’IVG a été interdit depuis 2 ans. A Malte, il l’est et l’a toujours été.

Parce que comme le disait Simone de Beauvoir : ‘’ Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »

En France, à l’heure où 89 députés, d’un parti qui s’est positionné contre l’allongement du délai légal et contre le remboursement de l’IVG, entrent à l’assemblée, à l’heure où ces mêmes députés bottent en touche sur les plateaux télés quand on leur demande de commenter la révocation de l’arrêt, il est urgent que le gouvernement entende nos revendications.

Le président et le gouvernement français doivent se positionner clairement contre cette décision et aucune tergiversation ne sera acceptable. La FSU n’acceptera jamais le prétexte d’un agenda ou d’un contexte politique particulier : les droits des femmes, en France et dans le monde, représentent des enjeux majeurs d’égalité et de démocratie.

Alors que l’inscription du droit à l’avortement dans notre constitution, pourtant proposé par la gauche a été refusée par deux fois durant le quinquennat précédent, le gouvernement doit réagir et voter cette inscription : l’IVG, parce que menacé, doit devenir un droit fondamental constitutionnel. Et au-delà, il faut garantir son accès, à toutes, sur tout le territoire, en investissant massivement dans le service public de santé.

Dans la Loire, manifestation le mercredi 29 juin 2022 à 18h30, Place de l’Hôtel de Ville à Saint-Étienne.

MAJ 5 juillet

500 personnes ont manifesté pour le droit à l’avortement à Saint-Étienne.

Claire Rollet, co-secrétaire départementale du Snes-fsu, a assuré la prise de parole pour la FSU.