L’été a été très chaotique et derrière ce chaos, en coulisses, les soldes ont continué. Si de nombreux budgets ont été revus à la baisse ou gelés un ministère a particulièrement souffert : celui du travail.

Et pour commencer c’est France Travail qui se voit amputés d’importants moyens financiers alors même que de nouvelles missions lui sont confiées. Nous avons découvert que le plan stratégique de l’établissement programme, comme un élève zélé au cours d’austérité annoncé, la suppression de nombreux postes au sein même de notre l’établissement jusqu’à 2700 d’ici à 2027. Postulant sur un hypothétique gain d’efficience lié à l’IA, la direction générale a promis de rendre au ministère des moyens humains et financier et ce malgré la promesse d’inclure désormais les bénéficiaires du RSA et leur conjoint dans l’offre de service France Travail. Et comme un cynique signal révélateur, seul le service du Contrôle de la Recherche d’Emploi verra ses effectifs augmenter avec des redéploiements internes.


Les personnels déjà bien malmenés au cours des dernières années (gel des salaires, perte de pouvoir d’achat, promotion bloquées, nombres de missions en hausse…) se voient diminuer en ressource et en capacité d’intervention. C’est donc en particulier vers les publics les plus fragilisés que les moyens sont suspendus. Pour cela il y aura une quasi disparition des contrats aidés, dans les crèches les écoles, les cantines scolaires par exemple, mais aussi dans les maisons de retraite, dans les associations mairies ou MJC tout comme dans les entreprises du secteur marchand. Ces contrats s’adressent aux publics les plus éloignés de l’emploi, n’ayant peu ou pas travailler ces dernières années, trop loin de la retraite malgré leur âge avancé ou au contraire aux jeunes dépourvus de qualification. Il ne reste aujourd’hui que le dispositif en emploi franc pour les habitants des quartiers prioritaires de la ville. Nous, personnels de France Travail, nous indignons qu’une telle attaque soit faite à l’égard de nos usagers.

Les seuls gains d’efficience promis mais jamais vérifiés par l’Intelligence Artificielle ne pourront jamais remplacés la relation humaine que nous avons instaurés avec ces publics les plus fragiles et souvent frappés d’illectronisme. Ils seront donc exclus de facto des services de France Travail pour devenir des invisibles. La FSU Emploi n’est pas contre le progrès mais à toujours revendiquer une évolution technologique au service de l’usager et non contre lui. L’accès même aux droits devient un problème lorsqu’on sait que le numérique aujourd’hui est l’unique porte d’entrée et qu’un tiers des ayants droit ne font plus la démarche.


C’est pourquoi nous alertons la société civile les collègues et autres syndicats sur la nécessaire inflexion de cette politique mortifère de l’emploi qui considère que les demandeurs d’emploi ne sont que les statistiques d’un tableau Excel.
Dans les accueils de nos agences, nous nous battrons pour que chaque usager puisse être accueilli dignement et trouver le soutien adapté à sa situation car placer l’humain au cœur de notre société reste notre moteur commun.

La FSU Emploi Loire Haute Loire