A l’appel de plusieurs organisations syndicales, dont la FSU42 et la CGT Loire, un rassemblement aura lieu le 27 Juin à 12h Place J. Jaurès pour continuer de porter nos valeurs de solidarité et d’égalité.


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Ne nous y trompons pas : la baguette magique du nouveau président ne marchera pas mieux que celle de celui d’avant.

Nous sommes pour le progrès social et les éléments de langage ne suffiront pas à le mettre en place. La nouvelle majorité en a plein la bouche : "la modernité", "le dégagisme", "faire avancer la France", "le pragmatisme", "mettre la France sur de bon rails", "l’action", "le positif"… Mais ces formules vides de sens ont de plus en plus de mal à cacher l’idéologie sous-jacente des nouveaux élus, président en tête. Parce qu’idéologie il y a, n’en déplaise aux chantres du "pragmatisme". Mais qu’est-ce que le pragmatisme ?

Les quelques annonces déjà égrenées permettent de pouvoir décrypter le cadre d’action dans lequel s’inscrivent les nouveaux locataires sous les ors de la République : l’orthodoxie budgétaire et économique sera bien-sûr continuée, voir amplifiée. En guise de table rase, on dirait bien qu’on rajoute des couverts sur une table libérale déjà bien achalandée.

Des CP en REP+ à 12 : qu’à cela ne tienne, mais avec quels enseignants ? Des redoublements : pour quelle efficacité ? avec quels moyens ? De l’autonomie pour les établissements : pour quoi faire ? Les disciples du pragmatisme ont manifestement oublié de se renseigner sur les réalités du terrain scolaire. Ils sont pourtant si prompts à se déclarés détenteurs du réel face aux rêveurs que les progressistes seraient ! Les bonnes idées sont bien souvent condamnées à être en trompe l’œil si le cadre budgétaire ne permet pas leur réalisation.

Et que dire de la future "loi travail" ? Qu’attendre, dès lors que ce fut Macron qui inspira Hollande dans ce qui restera une des erreurs majeure de son quinquennat ? Flexibiliser le marché du travail aux dépends des protections collectives inscrites dans le code du travail n’a jamais fait que créer des travailleurs pauvres, masquant provisoirement un fort taux de chômage. Renier les accords de branche au profit des accords d’entreprise va avoir des effets dévastateurs sur les conditions de concurrence et de travail. Faire de l’offre le moteur économique du pays restera improductif, comme lors des 40 dernières années, depuis qu’en 1976 Keynes fut peu à peu oublié.

Quels engagements protecteurs de la planète sont pris alors que les alarmes environnementales s’allument toujours plus en rouge ?

Quel avenir pour la retraite et la protection sociale globale si on se borne à une approche strictement comptable ?

Quels services publics vont payer le lourd tribu de 120 000 suppressions de postes ? Alors que les personnes privées d’emploi se comptent par millions et que se renouvellent sans cesse les attentes envers le service public.

Même sous couvert de renouvellement, les recettes d’hier, et d’ailleurs, échoueront. Les même causes ayant les mêmes effets on peut penser que dans 5 ans les mêmes dilemmes électoraux réapparaîtront à la présidentielle.

Le débat démocratique n’aura sans doute pas lieu sur les bancs du parlement Français et le renouvellement sera certainement celui d’une politique de casse de la fonction publique et du monde du travail en général.

Pour signifier que nous ne sommes pas dupes des objectifs visés par le nouvel exécutif, la FSU sera au rassemblement Place J. Jaurès le 27 Juin et restera vigilante face à la novlangue gouvernementale qui risque de prendre de plus en plus de place au sein du débat public, sans le faire avancer.